Passionnés de longue date de la mythologie et petits tyrans aux illusions de grandeur, nous avons toujours aimé les jeux qui offrent une foule de sujets cultuels à gérer, à impressionner et à expédier à volonté. Skyward Collapse reprend nos aspirations de demi-dieux et les corrige, renforçant ainsi le vieil adage qui dit qu’avec un grand pouvoir, c’est vraiment une grande responsabilité, et que même si cela peut être très amusant, il n’est pas facile d’être une divinité.
Comme avec la récente gemme indépendante Reus, Skyward Collapse prend un genre classique (si négligé), le jeu du dieu, et déconne avec quelques-uns des concepts de base pour produire quelque chose de nouveau et unique. Alors que dans la plupart des jeux divins, le joueur est chargé de diriger une civilisation vers la grandeur et la domination, dans Skyward Collapse, l'objectif est un peu plus compliqué: empêchez vos sujets grecs et nordiques de s'entre-assassiner violemment, tout en veillant à ce qu'aucun des camps ne soit exterminé en maraudant des bandits.
À première vue, Skyward Collapse pourrait rappeler aux joueurs le célèbre bastion indé de 2011, Bastion, avec ses tuiles qui se dressent pour créer un monde qui semble suspendu dans un vide béant. Les similitudes s'arrêtent là cependant. Skyward Collapse est un jeu de stratégie au tour par tour qui exige une planification et une exécution minutieuses si les deux civilisations (très agressives) sous votre responsabilité vont coexister. Au fur et à mesure de sa progression, le jeu devient un équilibre délicat dans lequel le joueur doit s'assurer que les deux peuples sont capables de se défendre mais ne disposent pas d'un avantage suffisant pour vaincre leurs rivaux.
Au-delà des soldats de base, les joueurs construisent des engins de siège, des bêtes mythologiques, et finalement les dieux eux-mêmes se battent pour les deux civs, menant à des conflits vraiment épiques. Tout en surveillant constamment les rapports de force en constante évolution, les joueurs doivent également faire face à Woes, événements cataclysmiques qui peuvent détruire un paysage soigneusement planifié ou massacrer des dizaines d'unités en un clin d'œil. Les ennuis introduisent un élément aléatoire qui garantit que les joueurs ne se sentent jamais totalement maîtres des événements et qu’il leur soit toujours difficile de s’adapter aux circonstances.
La conception artistique de Skyward Collapse est généralement simple et élégante, bien que certaines unités semblent plus propres et conçues avec plus de soin que d’autres. Les caractéristiques du terrain sont toutefois universellement attrayantes et il est très satisfaisant de disposer de nouvelles tuiles pour étendre votre continent flottant. Les animations, en revanche, sont principalement des images-objets 2D statiques qui glissent ou se heurtent, ce qui semble un peu maladroit mais contribue à une esthétique visuelle qui rappelle les miniatures de table ou les jeux de société. Ce n’est certainement pas un tour de force graphique, mais la plupart du temps, l’art est utilisable ou assez attrayant pour ne pas gêner le gameplay.
Skyward Collapse est une curiosité imparfaite mais amusante, capable de distraire les joueurs pendant plusieurs heures. Elle présente l’avantage d’être une expérience différente à chaque fois que vous jouez. Pour les fans de stratégie ou les fans des travaux précédents d’Arcen Game (comme la série A Valley Without Wind), c’est une recommandation facile.
Notre cote 7 Skyward Collapse nous enseigne qu’il vaut mieux parfois préserver que détruire.